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Les coulisses de Richard II avec Christophe Rauck

Les coulisses de la création

Avant sa création au Festival d’Avignon – 76ème édition, on explore aujourd’hui le fil rouge, en noir et blanc et en couleurs – capturés par Géraldine Aresteanu – des coulisses de Richard II mis en scène par Christophe Rauck, directeur du Théâtre Nanterre-Amandiers. À retrouver également sur les fils Instagram du Festival d’Avignon et du Théâtre Nanterre-Amandiers.

Théâtre Nanterre-Amandiers – Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Alain Lagarde

Il sait quelle sera sa chute.

Richard II est une fresque historique, un long poème épique qui nous plonge, d’entrée de jeu, au cœur d’une saga familiale aux ramifications complexes et révèle, au fur et à mesure, l’objet même de son enjeu.
Derrière cette guerre larvée que se livrent Richard et son cousin Bolingbroke pour la couronne d’Angleterre, Shakespeare interroge l’exercice du pouvoir. Vaste question qui nous préoccupe encore aujourd’hui à l’aune d’un monde en mutation. Richard, aussi légitime soit-il, est mal entouré et totalement déconnecté du peuple. Bolingbroke, lui, veut gagner sa légitimité par le peuple. Trahisons, compromissions, corruptions, renoncements, jusqu’où peut- on repousser les limites d’une certaine éthique politique pour asseoir son pouvoir et sa légitimité ?


C’est en cela que Shakespeare nous est toujours nécessaire : il nous oblige à réagir, à réfléchir, à chercher au-delà des apparences ou des évidences ; à aller vers la complexité, à lire entre les trous et les troubles de l’Histoire. L’itinéraire de Richard est induit par l’Histoire, par sa prise de conscience de ses erreurs passées et de ce moment charnière annonciateur d’un cycle historique qui touche à sa fin.

Habité par les grandes fresques shakespeariennes, Christophe Rauck met en scène le chef-d’œuvre annonciateur de tous les autres. Une impressionnante galerie de personnages, véritable constellation autour d’un roi bientôt destitué, mais qui cache un axe plus central : le peuple. Tout va se jouer dans cette Chambre des Communes où chacun va ferrailler, avancer ses arguments. La tension est palpable, de bout en bout. Richard a une vision prémonitoire. Il sait quelle sera sa chute.
Il ne renoncera pas à la couronne par faiblesse. De cette abdication, il va en faire une œuvre : c’est là toute la grandeur, et l’ambiguïté du personnage.

Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu
Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu
Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu

La naissance

Au-delà de la rencontre, il y a le désir. Le désir de poursuivre l’aventure théâtrale ailleurs, sous d’autres hospices. Micha Lescot rêvait de jouer « Richard II ». Il a sollicité Christophe Rauck.

« Jamais je n’aurais imaginé monter cette pièce si Micha ne me l’avait pas demandé. J’ai accepté parce que l’envie de faire ce voyage avec lui était plus forte que mon appréhension. » Christophe Rauck

Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu
Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu
Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu
copyright: Geraldine Aresteanu
Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu

L’intrigue

« Trahisons, compromissions, corruptions, renoncements, jusqu’où peut-on repousser les limites d’une certaine éthique politique pour asseoir son pouvoir et sa légitimité ? »

Richard II – Acte I, Scène I

« J’avais l’intuition que la relation au pouvoir qu’entretenait ce roi serait mon fil rouge. Richard a une vision prémonitoire. Il sait quelle sera sa chute. Il ne renoncera pas à la couronne par faiblesse. De cette abdication, il va en faire une œuvre : c’est là toute la grandeur, et l’ambiguïté, du personnage. » Christophe Rauck

Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu
Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu
Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu

Le décor

« Tout va se jouer dans cette Chambre des Communes ! [···] Je voudrais que les spectateurs vivent cette histoire de destitution dans leur chair, qu’ils en éprouvent toute la brutalité, qu’ils se retrouvent dans cette proximité propre à la Chambre des Communes. [···] Il s’agira d’un dispositif mouvant avec des gradins, un tulle pour séparer les espaces de jeu. [···] Je voudrais que Micha Lescot puisse dialoguer avec Richard II au plus près des gens, afin que chacun soit témoin et acteur de cette destitution. » Christophe Rauck

Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu
Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu
Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu
Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu

Les accessoires

« Ce qui est beau et humain dans Shakespeare, c’est l’art d’approcher, de laisser entendre toutes les contradictions. [···] Shakespeare nous oblige à réagir, à réfléchir, à chercher au-delà des apparences ou des évidences ; à aller vers la complexité, à lire entre les trous et les troubles de l’Histoire. » Christophe Rauck

Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu
Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu
Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu
Richard II, Shakespeare de Christophe Rauck © Géraldine Aresteanu

La chorégraphie

« Trahison, pouvoir, amour, jalousie… Shakespeare a écrit sur tous les grands thèmes qui font les grandes histoires d’aujourd’hui encore. [···] Je ne voulais pas actualiser la pièce mais je ne peux m’empêcher de la regarder à l’endroit du dialogue que j’entretiens avec toutes ces questions. » Christophe Rauck

Richard II de Christophe Rauck au Festival d’Avignon et en ouverture de saison 22-23 aux Théâtre Nanterre-Amandiers

Richard II de Shakespeare est une fresque historique, un long poème épique qui nous plonge, d’entrée de jeu, au cœur d’une saga familiale. Mis en scène par Christophe Rauck.
Avec Louis Albertosi, Thierry Bosc, Éric Challier, Murielle Colvez, Cécile Garcia Fogel, Pierre-Thomas Jourdan, Guillaume Lévêque, Micha Lescot, Emmanuel Noblet, Pierre Henri Puente, Adrien Rouyard. Du 20 au 26 juillet au Festival d’Avignon, au Gymnase du lycée Aubanel et du 20 septembre au 15 octobre au Théâtre éphémère Nanterre-Amandiers.