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Plein Soleil 2020 : repenser le travail avec les artistes #5

Comme chaque année, d.c.a propose Plein Soleil, l’agenda des expositions d’été des centres d’art contemporain. Du 2 juin au 30 septembre 2020, Plein Soleil invite les publics à visiter plus d’une cinquantaine d’expositions dans les centres d’art partout en France, afin de découvrir la richesse et le foisonnement de l’art en train de se faire, dans le champ des arts visuels.

Zora Mann, vue de l’exposition Waganga, Villa Arson © François Fernandez

Tout au long de Plein Soleil, d.c.a – avec jigsaw – donne régulièrement la parole à ses membres à travers un programme d’entretiens croisés, pensés comme des remontées de terrain, avec pour objectif de partager les expériences, les réflexions et les problématiques auxquelles ont dû faire face chacun des centres d’art durant la crise sanitaire, mais aussi de préparer ensemble « l’après » dans les centres d’art. Cette semaine, on explore de nouvelles manières de travailler avec les artistes, l’attention aux jeunes artistes, et les suivis de projets au long cours — avec un entretien croisé entre Stanislas Colodiet, directeur du CIRVA, Eric Mangion, directeur de la Villa Arson, et Elfi Turpin, directrice du CRAC Alsace.

Vue d’exposition Between Ears, New Colours, Elena Narbutaitė et Hagar Schmidhalter, CRAC Alsace 2020 : Hagar Schmidhalter, South West Nort , 2020 © Aurélien Mole / Courtesy de l’artiste

Dans ce temps de crise économique et sociale, comment ont été impactés vos centres d’art ?

Eric Mangion — La Villa Arson est avant tout une école d’art. En 48h elle s’est complètement vidée. Seuls huit étudiants sont restés sur place. C’était assez spectaculaire. Côté centre d’art, quatre artistes étaient en résidence ; deux sont partis avant le début du confinement ; deux autres de nationalité indienne ont vécu en quarantaine dans le lieu pendant plus de deux mois. C’était difficile pour eux, séparés de leurs familles et de leurs amis, même si la Villa Arson n’est tout de même pas un bagne. La réouverture dès la fin du confinement a été une joie partagée pour eux et pour nous.

Stanislas Colodiet — Le Cirva, centre d’art installé à Marseille, est avant tout un atelier. C’est donc un lieu de travail pour les artistes, un outil de recherche et de production dans le domaine du verre. La collaboration, imaginée en pointillé et sur le long terme, s’opère avec des artistes principalement invités. Lorsqu’une résidence débute, sa date de fin n’est pas fixée au préalable ; le Cirva accompagne le processus de recherche et reste flexible par rapport au calendrier. Cette crise s’est traduite par une fermeture de l’atelier, décision prise en concertation avec le conseil d’administration. Symboliquement, l’arrêt du four de fusion est un signe fort : le processus demande plusieurs jours et il faut une semaine pour le relancer. Nous ne l’arrêtons ordinairement que pour l’été et les vacances d’hiver. Le four a été remis en service dès le 11 mai et une partie de l’équipe a pu revenir au centre pour travailler sur place. En revanche, nous n’avons pas accueilli d’artistes pendant le premier mois, d’une part parce que la fermeture des frontières et la règle des cent kilomètres ne permettait pas les déplacements, d’autre part pour éviter les flux de personnes. Nous avons donc effectué des opérations de maintenance et « tenté » de travailler à distance avec certains artistes. Par ailleurs, le principal outil des souffleurs de verre étant leurs poumons, la perspective de contracter le coronavirus et d’avoir des séquelles était anxiogène.

Elfi Turpin — Altkirch a été une des zones les plus affectées par le COVID puisque l’épidémie s’est installée dans le sud de l’Alsace avec un temps d’avance. Il a fallu très tôt se familiariser avec l’idée du télétravail et organiser l’inconnu. Nous avons fermé début mars quand il planait encore une grande incertitude. La décision a été prise en amont de la situation nationale en concertation avec la ville d’Altkirch. Nous avons dû fermer l’exposition d’Elena Narbutaitė et Hagar Schmidhalter au public, mais aussi la résidence d’artistes qui accueillait le Laboratoire des Hypothèses, et suspendre tous les projets en cours. Nous avons ressenti de l’empathie avec le public touché par le virus, mais aussi avec le territoire. Nous avons eu peur. Nous nous sommes immédiatement demandé comment garder un lien avec le public et les artistes. Comment donner et prendre des nouvelles. Comment ne pas se replier, mais aussi comment les artistes allaient-elles·ils maintenir leur économie. Nous avons conçu dans cette perspective le programme en ligne Windows (18 rue du Château) qui a permis de mettre en circulation des textes, des films et des contributions d’artistes associé·e·s au programme du CRAC Alsace. Ces trois mois d’expérience en ligne ont généré des discussions intenses malgré la situation de repli causé par le confinement. Au moment de la réouverture du centre d’art au public le 7 juillet dernier, nous nous sommes demandé comment accueillir les visiteur·euse·s dans ce nouveau contexte de distanciation sociale ; comment agencer les rencontres avec le public. Nous avons par exemple aménagé des « coins de discussion » dans le jardin du centre d’art afin de pouvoir organiser des lectures collectives d’auteur·e·s caribéen·ne·s, en poursuivant ainsi à distance le dialogue avec l’artiste Minia Biabiany qui n’a pu terminer sa résidence dans une école primaire à proximité.

Vue de l’exposition « 15 ans, sélection de designers lauréats des concours Design Parade Hyères », avec les recherches en cours de Grégory Granados. Photo : L. Bertrand – villa Noailles

Comment durant cette période avez-vous poursuivi le dialogue avec les artistes ? Ces discussions vous ont-elles donné des pistes pour établir d’autres manière de travailler ?

Stanislas Colodiet — Tous les centres d’art sont des lieux du faire. Nous avons donc réfléchi à des manières de maintenir le lien avec les artistes en poursuivant les discussions autour de nos projets communs de recherche et de création. Comment maintenir une tension créative, un désir, une énergie ? Nous avons beaucoup échangé par téléphone. Cependant il est difficile d’avoir une discussion riche et stimulante uniquement par ce biais. De même, nous avons communiqué avec des photographies ; toutefois le rapport à l’œuvre n’est pas uniquement frontal comme peut le proposer un écran. J’ajouterai que lorsque l’on est face à une œuvre, le langage non verbal est tout aussi important. Nous avons travaillé avec Grégory Granados, jeune designer, et Johanna Himmelsbach, graphiste, sur un projet d’édition de catalogue, ce sera le premier numéro de la collection « Cahiers du Cirva », avec l’idée que la publication devienne un livre d’artiste et un espace de recherche. Il paraîtra à l’occasion de la prochaine Design Parade, organisée par la villa Noailles l’été prochain.

Eric Mangion — C’était un temps privilégié pour parler au téléphone ou par vidéo réunion aux artistes d’une autre manière, de discuter de leur statut et de leur l’isolement. Ces discussions étaient assez précieuses quand tout était en stand by.Je n’ai pas de réponses sur la manière dont on peut repenser à présent le travail avec les artistes. Pour moi, il n’y a pas de conclusion à tirer pour le moment car nous sommes toujours en crise. On vit depuis le mois de mars dernier dans un principe d’incertitude globalisé. Tout n’est qu’hypothèse.Pour l’école, la situation est très complexe. Nous observons une fragilité, une précarité chez des étudiants qui sans leur suivi pédagogique traditionnel sont livrés à eux même. L’enseignement à distance dont on a beaucoup parlé est positif pour maintenir le lien mais il en ressort tout de même une usure des enseignants ou enseignantes et leurs élèves. Beaucoup de ces derniers étaient en Erasmus, à l’étranger, ou avaient des petits jobs qui leur permettaient de financer leurs études. Et tout s’est effondré en quelques jours. Il nous faut gérer ces différents besoins pédagogique, théorique ou pratique. Nous avons crée à cet effet un fonds de soutien ou les avons aidés à trouver des stages afin de les accompagner par des petits actes. Ce n’est pas facile et ce n’est que le début.

Elfi Turpin — Pour rebondir sur ce que dit Eric sur la question des jeunes artistes, nous nous sommes aussi demandé comment être solidaires de celles et ceux avec lesquel·le·s on collabore ou allons collaborer ; comment être solidaires des artistes fraîchement diplômé·e·s sur le territoire. Avant même d’ouvrir au public, nous avons reçu au CRAC un groupe de jeunes artistes, ex-étudiant·e·s de la HEAR à Strasbourg rencontré·e·s en deuxième année, accompagné·e·s de leurs ex-professeur·e·s Liv Schulman et Alain Della Negra. Nous les avons invité·e·s à parler de leur travail au lendemain de leur diplôme – une manière de renouer avec nos actions et d’accompagner ces premiers pas dans le monde professionnel. C’est une dimension nouvelle dans le sens où la question de la relation à l’artiste se pose en dehors des espaces de production, d’exposition ou de médiation du centre d’art, avec l’idée de préserver également un temps critique safe. […] Comment travailler dans l’incertitude ? Les artistes sont assez entraîné·e·s à travailler avec et dans l’incertitude. Quel programme imaginer pour s’adapter à l’évolution de la situation sociale et épidémique ? Comment renforcer le « système immunitaire » du centre d’art ? Nous envisageons une exposition organique qui tiendrait son propre rythme, qui puisse exister sans vernissage, une exposition qui évolue dans le temps avec le virus, sans vraiment de début ni de fin. Cela nous engage à remettre en question nos cadres de programmation et à nous affirmer comme espace d’expérimentation alors même que la crise accroit la précarité des artistes et rend l’accès à la culture plus compliqué pour la population qui en est la plus écartée.

Hagar Schmidhalter, Colour Cut Cat, 2020. Vidéos, boucle, couleur, son. Courtesy de l’artiste. Production CRAC Alsace

Est-ce que les discussions que vous avez eu avec les artistes durant cette période vous ont donné envie de travailler différemment, de mettre peut-être plus en avant des processus ?

Eric Mangion — Paradoxalement, alors que j’ai tendance en temps ordinaire à favoriser les œuvres immatérielles ou processuelles, j’ai désormais envie de matière, de formes visibles, d’œuvres dont on puisse faire le tour, qui nous font face physiquement.

Stanislas Colodiet — Nous avons tous ressenti un besoin d’œuvre, celui du contact avec les objets et l’espace. Le retour au Cirva était enivrant : retrouver les couleurs, les objets m’a fait comprendre combien cela m’avait manqué. Je suis d’accord avec mes collègues sur l’importance du soutien à la jeune création. L’appui des centres d’art est indispensable au développement de la carrière de certains artistes, ils leur permettent de réaliser des projets. Il faut donc adopter une attitude d’engagement et de présence particulièrement auprès d’eux.

Elfi Turpin — Nous avons en effet pu nous consacrer à des publications, en ligne mais aussi imprimées avec la possibilité qu’offrait le confinement d’inverser le temps et de faire remonter les projets de livres qui finissent souvent sous la pile des projets à venir. L’exposition d’été que nous consacrions à Jorge Satorre est reportée à l’an prochain parce qu’il nous a été impossible d’imaginer la chorégraphie des corps qui devaient la produire dans les conditions actuelles, mais nous poursuivons avec lui le dialogue, et le livre de dessins qui devait sortir après l’exposition va finalement arriver avant. Nous profitons aussi de ce temps pour avancer sur le livre de Charles Mazé et Coline Sunier qui se sont plongés dans les archives locales pour dessiner la communication visuelle et la nouvelle typographie du centre d’art.

Eric Mangion — Pour l’instant, la crise n’a pas eu d’incidence sur les expositions à venir. Nous avons besoin de prendre le temps de la réflexion pour analyser les choses. En revanche, l’exposition qui devait avoir lieu cet été avec l’artiste française Violaine Lochu et le chorégraphe portugais João Fiadeiro résonne particulièrement avec l’actualité. Le thème de cette exposition est en effet l’improvisation et l’indétermination. Nous l’avions pensée sur un principe de crise insidieuse sans avoir pourtant le coronavirus en tête. L’actualité nous a rattrapés car tout nous semble aujourd’hui indéterminé.

Lens Position: 13SOL CALERO, vue de l’exposition, Villa Arson © François Fernandez

Que vient révéler Plein Soleil de votre programmation ?

Elfi Turpin — On a rouvert au CRAC Alsace, Between Ears, New Colours, une exposition avec Elena Narbutaitė et Hagar Schmidhalter. C’est une exposition qui vit en dehors du langage, qui ne se raconte, ni ne se représente, mais nécessite la présence du public dans des espaces qui convoquent des humeurs, des affects, des phénomènes. Plein Soleil nous permet de rappeler que cet espace est ouvert et doit être expérimenté. D’autres part, le programme en ligne développé durant le confinement va aussi nourrir physiquement l’exposition et continuer son évolution parallèle dans les mois qui viennent.

Stanislas Colodiet — Le Cirva n’est pas ouvert au public en permanence car c’est un lieu de travail. Des visites de l’atelier sont organisées sur rendez-vous et nous proposons des portes ouvertes à la toute fin de l’été dans le cadre du Printemps de l’art contemporain. En revanche, nos pièces sont souvent présentées hors les murs, par exemple à la villa Noailles où l’exposition de cet été montre les œuvres des précédents lauréats de la Design Parade réalisées au Cirva, ainsi que le travail de Grégory Granados sous la forme d’un work in progress. Enfin, on retrouve dans le parcours permanent de la Villa une œuvre de Dominique Angel.

Eric Mangion — Nous avons prolongé les expositions qui avaient ouvert en mars dernier en espérant que les publics puissent découvrir ces quatre artistes très différents (Shailesh BR, Sol Calero, Zora Mann et Kristof Everat) et qui ont été en résidence chez nous durant plusieurs mois. On souhaite transmettre aux publics la notion du temps qui est nécessaire dans le travail artistique, celui de la production bien sûr, mais aussi celui du travail collectif derrière la préparation d’une exposition. Ce message est d’autant plus important après cette période de confinement où le statut et le rôle de l’artiste dans notre société ont été beaucoup évoqués durant les premiers mois de la crise. L’art est indispensable pour penser ou plutôt repenser le monde.

Eric Mangion © FILAF / Elfi Turpin © Céline Nieszawer / Stanislas Colodiet © D. Giancatarina

Qui est Eric Mangion, directeur de la Villa Arson ?

Eric Mangion est directeur du centre d’art de la Villa Arson depuis 2006. Il y a notamment accueilli ou organisé des expositions monographiques de Eva Barto, Sonia Boyce, Monster Chetwynd, Judy Chicago, Jeremy Deller, Jean Dupuy, Brice Dellsperger, Ryan Gander, Bernard Heidsieck, Emmanuelle Lainé, Zoé Léonard, Flora Moscovici, Roman Ondak, Linda Sanchez, Tatiana Trouvé ou des expositions collectives comme Ne pas jouer avec des choses mortes, Go Canny ! Poétique du sabotage, Double Bind / Arrêtez d’essayer de me comprendre !, Acclimatation, À moitié carré/À moitié fou, Transmission ou À la vie délibérée. Il a été directeur du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur de 1993 à 2005 dans lequel il a axé une partie de la collection sur des œuvres évolutives. Commissaire ou co-commissaire indépendant de nombreuses expositions dont : Self in Material Conscience, Fondation Sandretto à Turin, 2002 ; Artur Barrio: Actions After Actions à l’Université de Philadelphie, 2006 ; Recommencer, Commencer de nouveau la peinture de Gérard Gasiorowski, Carré d’art de Nîmes, 2010 ; Modules (Thomas Teurlai, Vivien Roubaud et Tatiana Wolska), Palais de Tokyo, Paris, 2014 ; La voix libérée – Poésie sonore, Palais de Tokyo, Paris, 2019 ; Parties sans éteindre la lumière (Pauline Curnier Jardin et Marie Losier,) Fondation d’entreprise Ricard, Paris, 2019. Il fut également directeur artistique du festival Printemps de Septembre 2010 (Une forme pour toute action) et conseiller artistique du festival Live à Vancouver en 2011. Membre de la commission danse du Ministère de la culture entre 2013 et 2016, il préside le festival Actoral et Montévidéo (Marseille) depuis juin 2017. Critique d’art ayant participé à de nombreuses revues, il assure en 2007 la direction artistique de la revue Fresh Théorie III. Il est cofondateur et directeur de la rédaction de la revue Switch (on Paper).

La Villa Arson invite à la fois à découvrir d’un monument du 20e et à vivre une « expérience de l’art » au gré de ses expositions. Sur un site dominant la ville, elle constitue un ensemble architectural regroupant une demeure du 19e enchâssée dans des constructions modernes des années 1960. Cette architecture, labellisée Architecture contemporaine remarquable, se déploie tel un labyrinthe en vastes terrasses, jardins suspendus, rues et patios. La Villa Arson réunit une école supérieure d’art, un centre d’art, une résidence d’artistes et une bibliothèque. Ses expositions sont issues de projets menés avec des artistes ou des commissaires invités qui explorent les pratiques artistiques les plus actuelles et permettent une rencontre avec les artistes et les œuvres.

Qui est Elfi Turpin, directrice du CRAC Alsace ?

Elfi Turpin est commissaire d’exposition. Elle est directrice du Centre Rhénan d’Art Contemporain – CRAC Alsace, Altkirch et vice-présidente du réseau d.c.a. Au travers d’expositions, de publications et de pratiques discursives collectives, elle collabore dans une grande proximité avec les artistes et les publics autour de projets spécifiques qui engagent de longs temps d’expérimentation et d’échanges. Elle enchevêtre depuis 2013 au CRAC Alsace une variété d’expositions structurant le centre d’art qui se transforme avec elles. Par exemple : Le couteau sans lame et dépourvu de manche ( 2019); Le jour des esprits est notre nuit, avec la curatrice Catalina Lozano (2019), Edit Oderbolz: Water Your Garden In the Morning (2019); Armando Andrade Tudela: Working And Then Not Working (2018); Jarbas Lopes: e’a’u’  (2017); Natalie Czech: One Can’t Have It Both Ways And Both Ways Is The Only Way I Want It (2016); Musa paradisiaca: Alma-bluco (2015); Sophie Nys: Ein Tisch ohne Brot ist ein Brett (2015); Daniel Steegmann Mangrané: Animal que no existeix (2014); Der Leone Have Sept Cabeças, avec la curatrice Filipa Oliveira (2014); Elisabetta Benassi: Smog a Los Angeles (2013); Susan Vérité, des méthodes (2013).

Situé à Altkirch, à proximité des frontières Suisse et Allemande, le Centre Rhénan d’Art
Contemporain – CRAC Alsace est un lieu d’expérimentation et de création, né à l’initiative d’une association d’artistes qui, au début des années 1990, investit l’ancien lycée de la ville construit en 1889. Avec son programme d’expositions, de résidences et de médiation, le CRAC Alsace soutient la recherche et la production artistique en favorisant la rencontre entre les artistes, les publics et les œuvres.

Qui est Stanislas Colodiet, directeur du CIRVA ?

Stanislas Colodiet est conservateur du patrimoine, diplômé de l’Institut national du patrimoine, de Sciences Po Paris et de la Sorbonne. Entre 2015 et 2019, il est conservateur au musée Fabre de Montpellier, en charge des collections modernes et contemporaines. Il a notamment été commissaire des expositions Picasso – Donner à voir, Bonjour Monsieur Courbet ! ou encore Vincent Bioulès, chemins de traverse et il a invité plusieurs artistes à travailler in situ : Simon Nicaise, DD Dorvillier (en partenariat avec le Centre chorégraphique ICI – CCN Montpellier et le FRAC Occitanie Montpellier), Ei Arakawa (en partenariat avec le MOCO), ou encore Yan Pei-Ming.
Stanislas Colodiet a également organisé la deuxième édition du Prix Sciences Po pour l’art contemporain (2011) et la troisième édition du Prix Félix Sabatier pour l’art contemporain (2016). Il a participé au comité artistique de l’exposition 100 artistes dans la ville (2019), à l’invitation de son commissaire Nicolas Bourriaud. Il est l’auteur de textes historiques et théoriques consacrés à l’art moderne et contemporain dans lesquels il apporte une attention toute particulière à la question du processus de création. Stanislas Colodiet a pris ses fonctions de directeur du Cirva fin septembre 2019.

Le Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (Cirva) est un centre d’art qui place la création au cœur de son projet. Occupant une position singulière sur la scène mondiale depuis 1983, il invite des artistes et des designers à travailler une matière précise, le verre, avec une totale liberté. Ils sont accueillis dans l’atelier du Cirva aux côtés d’une équipe de techniciens verriers de très haut niveau avec laquelle débute un dialogue. Cet échange se développe dans le temps, une ressource précieuse que le Cirva cultive en prenant la précaution de ne pas déterminer à l’avance la durée de chaque collaboration. Cet outil offre l’opportunité de mener des expérimentations audacieuses où les chemins sans limite de la pensée rencontrent une matière réputée complexe et imprévisible. Le Cirva est une association à but non lucratif, reconnue d’intérêt général, qui est accompagnée depuis sa création par le ministère de la Culture / direction régionale des affaires culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur, par la Ville de Marseille, par le conseil régional Sud PACA et par le conseil départemental des Bouches-du-Rhône.