visuelimage

Olivier Jonvaux fait du raisin une allégorie de la matière atomique, avec son film Pirovano présenté dans Panorama 22

Pirovano met en scène une grappe de raisin posée sur une table d’extérieur. C’est l’élément central qui définit la forme circulaire et répétitive du film. Le raisin, déjà présent dans l’histoire de l’art et de la mimèsis, devient ici une allégorie de la matière atomique. La caméra prend la place d’une poussière dans l’air, gravitant du proche au lointain autour des éléments de la nature. La texture du bois, de la pierre, le mouvement soudain d’un papillon, les feuilles dans le vent, sont autant d’indices pourtant en contradiction avec ce que nous connaissons du réel.

Olivier Jonvaux, Pirovano, Film, 2020 © Olivier Jonvaux

Les échelles de temps et d’espace deviennent des compositions sensorielles qui invitent le spectateur à mettre ses sens du regard et de l’écoute en éveil. L’action se déroule dans un univers bucolique, au milieu d’une prairie, où la temporalité qui pourrait s’y définir reste encore inconnue. Du moins y comprend-on les codes d’une représentation romantique par des jeux de lumières et de distances focales.
Cet univers puise ses références du travail de poètes comme Lucrèce et Francis Ponge, des films de Michael Snow, autant que du travail de Jean-Daniel Pollet au cinéma.

Olivier Jonvaux, Pirovano, Film, 2020 © Olivier Jonvaux

Qui est Olivier Jonvaux ?

Olivier Jonvaux est diplômé de l’Ensba Lyon – École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon. Il a été invité dans différentes résidences et institutions artistiques en France et à l’étranger. Son travail a été exposé au Musée d’art moderne de Saint-Étienne, à basis Francfort, au CEAAC Strasbourg, au Bazaar Compatible Program à Shanghai. En 2019, il expose au salon Jeune Création et reçoit le prix des Ateliers d’art de la Réunion des musées nationaux. Son travail couvre différents médiums – du sculptural au multimédia – prenant appui sur des champs aussi variés que la philosophie ou la bande dessinée.

Olivier Jonvaux, Pirovano, Film, 2020 © Olivier Jonvaux

Qu’est-ce que Panorama 22 – Les sentinelles ?

Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains présente en conclusion d’une année d’échanges, d’expériences, de recherche, plus de 50 œuvres inédites dans les domaines de l’image, du son et de la création numérique, imaginées et réalisées par les jeunes artistes et les artistes professeurs invités. De tous les événements de l’année, Panorama devrait être celui qui porte le plus authentiquement la signature Fresnoy – Studio national, résultat de sa mission première, articulant formation, production et diffusion.

Alain Fleischer, directeur du Fresnoy – Studio national

Panorama 22 est placé sous le thème des sentinelles, un mot qui désigne plusieurs significations dont l’une permet d’évoquer la figure de l’artiste, aujourd’hui, pour sa part de vigilance, de voyance, de veille, d’éveil. La sentinelle est à l’avant-garde, à l’avant-poste. De l’aube à la nuit, elle scrute l’horizon, se pose au bord ou de l’autre côté du corps, de la vie, de la mort, elle éclaire l’autre monde, l’autre côté de la frontière, l’outremonde. Les œuvres de Panorama 22 explorent le rapport entre le réel enrêvé et le rêve éveillé, entre le sol et le ciel, entre le monde observé et la vision hallucinée, entre les ténèbres et la lumière. Elles inventent des images de transit, dévoilent des ombres et des abysses, proposent des constellations et des souffles. Elles se tiennent juste là, devant nos yeux écarquillés.

Louise Déry, commissaire de Panorama 22 – Les sentinelles

🕒  15 octobre 2020 > 03 janvier 2021

Qui est Louise Déry, commissaire de Panorama 22 ?

Louise Déry vit à Montréal. Elle détient un doctorat en histoire de l’art et dirige la Galerie de l’UQAM (Université du Québec à Montréal) depuis 1997. Elle a été directrice du Musée régional de Rimouski, conservatrice au Musée national des beaux-arts du Québec et ensuite au Musée des beaux-arts de Montréal. Commissaire de nombreuses expositions d’artistes canadien·ne·s et de l’international présentées tant au Québec, au Canada, qu’en Europe, aux États-Unis, au Mexique et en Asie, notamment avec Giuseppe Penone, Sarkis, Nancy Spero, Antony Gormley, Dominique Blain, Aude Moreau, Françoise Sullivan, Artur Żmijewski et le philosophe Jean-Luc Nancy, elle a été commissaire du pavillon du Canada à la Biennale de Venise avec une exposition de David Altmejd (2007) et de Solo Snow. Œuvres de Michael Snow et À Montréal, quand l’image rôde, au Fresnoy – Studio national des arts contemporains. Elle fut la première lauréate, en 2007, du Prix de la Fondation Hnatyshyn pour l’excellence de son commissariat et elle recevait en 2015 le Prix du Gouverneur général du Canada. Membre de la Société royale du Canada, elle a été faite chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres de France en 2016.