Comme chaque année, d.c.a propose Plein Soleil, l’agenda des expositions d’été des centres d’art contemporain. Du 2 juin au 30 septembre 2020, Plein Soleil invite les publics à visiter plus d’une cinquantaine d’expositions dans les centres d’art partout en France, afin de découvrir la richesse et le foisonnement de l’art en train de se faire, dans le champ des arts visuels.
Tout au long de Plein Soleil, d.c.a – avec jigsaw – donne régulièrement la parole à ses membres. Cette semaine, on explore la façon d’envisager le travail dans les centres d’art, à travers les relations, les liens et les discussions entre les équipes, les artistes et le territoire — avec un entretien croisé entre Sophie Auger-Grappin, directrice du Creux de l’enfer, Diane Pigeau, directrice du 3 bis f, et Céline Poulin, directrice du CAC Brétigny.
Comment avez-vous poursuivi le travail, avec les équipes, pendant le confinement ?
Sophie Auger-Grappin — Le confinement a été un temps où il a été difficile de se projeter dans l’après. Au Creux de l’enfer, nous sommes une équipe de sept personnes, dont six vivent à Thiers par choix. Nous avons été confinés dans une ville bucolique et verte, une ville qui a connu la décroissance par la crise économique et la désaffection, mais qui cependant frémit de belles initiatives. C’est à ce moment, que j’ai pensé que Creux de l’enfer avait d’autant plus un rôle à jouer et que l’art devait être plus que jamais un activateur d’initiatives. Au niveau de l’organisation du travail, le confinement a été parcouru de l’imbrication du privé et du professionnel. J’ai composé entre le travail scolaire de mes jeunes enfants, et le fait de devoir faire face à ce que signifie l’arrêt d’activité, le report et l’annulation d’une programmation au-sein d’un centre d’art. Avec l’équipe, nous avons également mis l’accent sur une programmation numérique axée sur l’historique du Creux de l’enfer, au rythme de deux publications par semaine, intitulée Voyages au Creux de l’enfer et qui retrace la venue d’artistes internationaux dans les années 1900 et 2000, en racontant ce que Roman Signer ou encore Mona Hatoum ont réalisé, au Creux de l’enfer. Nous avons dû penser des solutions, et nous avons des idées pour l’après, selon l’idée évoquée par Bruno Latour sur la construction du monde d’après, nous ne devons pas faire « table rase du passé et agir avec notre milieu ». Beaucoup de projets sont en train de naître à partir de l’immersion des artistes sur le territoire.
Diane Pigeau — Le 3 bis f est une association culturelle indépendante implantée dans un centre hospitalier psychiatrique en activité et, de par la composition mixte culture/santé de notre équipe, une unité fonctionnelle de l’hôpital. Tout ce qui a été mis en place – en lien avec la crise sanitaire – a été mené en dialogue et en construction avec la direction de l’hôpital. Une autre particularité est que nous sommes un lieu de création pluridisciplinaire avec une direction générale en charge de la programmation du spectacle vivant, tandis que j’ai en charge la direction artistique qui relève des arts visuels, et par là même, du centre d’art. Le 16 mars 2020, veille du confinement, Jasmine Lebert prenait ses fonctions à la direction générale. La concomitance de ce changement et du début de la crise sanitaire a eu pour effet, au niveau de l’équipe, de tous être en télétravail : il n’y a eu aucun chômage technique au sein de notre équipe de neuf personnes. Nous nous sommes concentrés sur la réorganisation des résidences et de la programmation en cours (reports, annulations, reconfigurations) avec des questions de production qui se sont posées pour certains projets. Il y a eu une énorme avancée sur le travail de préfiguration de la saison prochaine, avec plusieurs scénarii que l’on a dû réajuster de jour en jour. Cela nous a permis également de prendre le temps de nous poser des questions de fond sur l’équipement et les outils du 3 bis f, sur son projet d’établissement, culturel et artistique.
Céline Poulin — Le CAC Brétigny est un équipement public de l’agglomération Cœur Essonne. Tout ce qui concerne l’organisation du travail est cadré par l’agglomération. Sur la question du télétravail, des outils techniques ont été mis en place par le service informatique de Cœur Essonne. Dès le 17 mars, notre équipe était opérationnelle. Le télétravail nous a permis de prendre un temps de discussion sur notre méthodologie de travail collective, notamment avec la mise en place de Pillow Programme – une chaîne vidéo d’expérimentation artistique – et le report de l’exposition du printemps à septembre. Le projet du centre d’art se pense comme un projet total qui intègre la médiation, la communication, la production et des éléments du projet artistique : toutes les personnes qui travaillent à ces pôles là participent à la conversation artistique. J’avais envie d’aller plus loin là dessus, donc lorsque l’on a mis en place Pillow Programme, j’ai proposé que l’on fasse le commissariat ensemble, collectivement. Cela a permis que l’on discute des propositions des artistes, et d’affirmer cette dimension collective du fonctionnement du centre d’art. Techniquement, l’équipe était facilement en contact grâce aux outils mis en place par l’agglomération, et notamment grâce à Teams, un chat intranet que l’on va continuer à utiliser. Cet outil nous a permis de travailler ensemble et d’être réactives, d’une manière qui respecte mieux les modalités de chacune, sans avoir besoin de réagir à la seconde. C’est l’avantage de cet outil, il interrompt moins que la parole.
Quelles réflexions a entraîné pour vous ce temps de crise ?
Diane Pigeau — La question des supports digitaux est une question qui m’a beaucoup préoccupée à titre personnel, dans la façon dont on se saisit de ces outils et de leur impact à plus long terme. Je me suis posé la question du maintien du contact avec l’œuvre d’art, que j’estime fondamentale et indispensable, et de la nécessité d’essayer de toujours mesurer ce qu’il est pertinent de partager. À l’échelle du 3 bis f, l’équipe a été invitée à partager ses suggestions de lectures sur les réseaux sociaux, en lien avec l’art, la psychiatrie, la société. J’y ai répondu par des propositions artistiques qui me semblaient fortes, avec un rapport plastique et visuel à la littérature, que ce soit par exemple Les Chroniques du réel de Charline Chine, Roll’ywood version coverspeech du Collectif 1.0.3. ou encore El ingenioso hidalgo don Quijote de la Mancha de Jean-Baptiste Ganne. En parallèle, les artistes Hélène Bellenger et Charlotte Perrin ont initié une série de posts autour de Plaisir Solide exposition qui devait intialement s’ouvrir au printemps. Basée sur leurs résidences de recherche et la complémentarité de leur travail, cela s’est traduit par un projet plus éditorial de mise en rapport visuel de leurs recherches individuelles que l’on retrouve depuis mi-juin sur pointcontemporain.com, via un portrait de cette aventure éditorialisée réalisé par Hélène Soumaré. Cela a permis d’amorcer un pas de côté dans la sphère du digital et d’initier tout un travail autour de la publication qui s’élaborera la saison prochaine et trouvera place dans l’espace d’exposition – en donnant à voir la dimension de recherche qu’il y a dans la pratique d’un artiste et les endroits de porosité que génère un temps de la résidence partagée.
Céline Poulin — Ce temps de crise a largement confirmé les directions que nous avions prises et qui s’affirment au fur et à mesure du projet. La participation créative et collaborative (suivant la terminologie de Pablo Helguera) est une question au centre du projet du CAC Brétigny, et nous avons d’ailleurs publié un ouvrage à ce sujet : Co-Création, qui s’inscrit dans une recherche au long court sur les pratiques artistiques engagées dans le champ social. Pour nous, il est important de ne pas être dans des logiques avec des sachants et des apprenants ; de permettre les échanges et de garantir une horizontalité. Il existe beaucoup de modalités différentes, sans cadre générique. Chaque résidence au CAC Brétigny est pensée dans un cadre spécifique en fonction des personnalités artistiques qui s’incarnent dans un travail, des rencontres interpersonnelles et des modalités relationnelles. À titre d’exemple, l’artiste Mathis Collins est en résidence dans un café et a rencontré un sculpteur amateur avec qui il réévalue aujourd’hui son projet. Le cadre des résidences est très ouvert et il y a une grande flexibilité de notre part, même sur des questions administratives, afin de laisser la place à la relation et à l’imprévu sans prévoir le résultat, en acceptant la possibilité de l’échec. Ce sont des questions que l’on souhaite continuer à développer et à mettre en avant.
Sophie Auger-Grappin — Au sein de notre équipe et à notre mesure, nous voulons être réceptifs au changement de paradigme et nous avons le souhait de l’amplifier. Nous avons l’envie d’accompagner les mutations écologiques, et de soutenir les artistes qui questionnent leur façon de produire les œuvres, ou cherchent à donner du sens sans surajouter d’objets, dans une logique raisonnée, éco-responsable. Au Creux de l’enfer, nous souhaitons aussi intensifier l’usage des matériaux recyclables et engager les artistes sur ces questions. Concrètement, si nous faisons face à une question de destruction, d’un élément de scénographie par exemple, comment recycler les matériaux ? Quelle réduction des déchets lors d’un vernissage ? Pour le vernissage de l’exposition collective Eclats #1 – Constellation provisoire : l’artiste Étienne Mauroy a ainsi tourné 200 bols, utilisés lors de l’événement. Un véritable acte de générosité car les personnes présentes ont pu repartir avec. Tous ces questionnements peuvent infléchir la programmation artistique. À long terme, il y a un projet qui me tient à cœur. C’est celui de la réhabilitation des turbines, aujourd’hui disparues, qui alimentaient autrefois les machines de la coutellerie. Avec la crise sanitaire, ce projet prend un sens évident. Cette turbine hydroélectrique doit être installée. Ce projet de création d’une énergie verte va accompagner l’évolution du centre d’art, en lien avec son image et son positionnement politique.
Comment voyez-vous à présent votre travail sur les territoires, avec les artistes ?
Céline Poulin — Nous proposons au CAC Brétigny des résidences de recherche et de création qui sont souvent des résidences collaboratives. Nous avions plusieurs résidences en cours au moment du confinement. Laura Burucoa s’était installée sur le parvis du centre d’art, en face du lycée Jean-Pierre Timbaud, où elle rencontrait et échangeait avec les lycéens, les passants, les jeunes qui occupent cet espace, donnant lieu à un travail d’écriture. Éric Giraudet de Boudemange avait créé le C.C.C (Club Colombophile du Cœur), qui réunit ses actions menées avec différentes écoles ou lieux d’éducation populaire de l’agglomération. Étienne de France menait une résidence co-construite avec Emmaüs Solidarité—Centre d’Hébergement d’Urgence (CHU) Bois L’Abbé à Epinay-sur-Orge, autour de l’évolution des territoires et de l’agriculture intensive. Certaines résidences devaient se terminer en juin mais vont être prolongées. Les ateliers peuvent reprendre là où le numérique n’a pas toujours pu pallier à la présence, notamment dans le cas de la résidence de Étienne de France, qui s’était poursuivie via WhatsApp, où les questions de plurilinguisme ont une place primordiale. Durant le confinement, Laura Burucoa a pu continuer de façon exponentielle ses échanges avec la web radio du lycée, et Éric Giraudet de Boudemange a pu continuer ses recherches, mais sans être en contact direct avec ses collaborateurs et collaboratrices. Ces résidences interviennent à un endroit où nous pouvons être au plus juste de notre positionnement : être un lieu de création très contemporaine tout en répondant aux spécificités du contexte dans lequel nous nous trouvons. J’ai la conviction profonde qu’une œuvre incroyable peut parfois naître de ces rencontres inattendues à la frontière des disciplines entre des personnes artistes et a priori non artistes, dans un partage de savoirs.
Sophie Auger-Grappin — La période de la crise sanitaire nous a donné du temps pour réfléchir à des résidences de production spécifiques fondées sur l’échange. Cela nous a permis de concevoir davantage de projets annexes, et de développer le travail avec des acteurs sociaux ou des entreprises. Comme ce projet associant une entreprise à but d’emploi embauchant des femmes syriennes et le travail de la designer Jeanne Goutelle. Il faut également savoir que le Creux de l’enfer se situe sur un territoire à 40 minutes de Clermont-Ferrand et à 1h15 de Saint-Étienne : dans les zones reculées, les centres d’art ont encore plus de sens d’exister. Un centre d’art doit être pleinement investi et rayonner avec et dans son milieu, ne pas être « hors-sol ». Il n’est plus suffisant d’être seulement les programmateurs de six expositions annuelles. Nous avons donc l’envie d’inciter les artistes à venir travailler au Creux de l’enfer sur des actions courtes, ou des temps plus longs. Par exemple avec Charlotte Charbonnel qui a travaillé pendant un an dans une usine de la coutellerie Dozorme et avec de nombreux autres acteurs. La mise en place de résidences de créations en lien avec des acteurs du monde social et économique constitue l’ADN du Creux de l’enfer. Dans le cadre de ces résidences, aucun objectif de restitution n’est demandé. Il s’agit d’un véritable temps de recherche, sans incitation à produire d’exposition. Dans le cas précis de Charlotte Charbonnel, son travail a dépassé le cadre de la résidence, et elle a initié des productions avec les ouvriers de la coutellerie, notamment autour de son intérêt pour la technique du damas, permettant de mêler différents métaux. Ces productions devaient faire l’objet d’une exposition cet été, qui a été repoussée au printemps 2021.
Diane Pigeau — Il faut savoir que le 3 bis f, établi dans un lieu patrimonial datant du milieu du 19ème siècle et sur un domaine de plusieurs hectares, s’inscrit dans une situation de proximité avec la ville et ses principales structures culturelles. La composition de l’équipe est principalement culturelle mais aussi hospitalière puisque nous construisons, avec une infirmière, le rapport à l’accueil, à la circulation, à la rencontre, dans une porosité et un engagement à la croisée de la cité, de l’art et de la psychiatrie. On voit aussi cela en lien avec le fait que la programmation se construit autour des résidences, tous champs disciplinaires confondus : l’hospitalité est au centre du projet. On est donc en discussion de manière très forte avec le centre hospitalier pour favoriser une communication ouverte avec les soignants et les médecins. Ce sont des personnes ressources pour les artistes, qui font le lien avec les patients. Le 3 bis f est d’ailleurs un lieu ouvert au sein du centre hospitalier : il ne s’inscrit pas dans un cadre de prescription thérapeutique. Nous sommes dans un rapport hérité de la psychiatrie institutionnelle, où la présence de non-spécialistes dans les structures de soin fait l’objet d’une considération importante en terme d’accompagnement des personnes pour ce qu’elles sont, et non en fonction de leurs statuts. Au cœur du projet du 3 bis f, il y aussi tout un travail de déconstruction de la représentation de la folie, et l’on fait en sorte qu’une rencontre ait lieu entre les artistes et ce contexte singulier. On est sur la conception de la résidence comme un moment d’allers-retours entre la recherche personnelle et le partage collectif, dans un rapport d’horizontalité, avant, pendant et après la création. C’est bien l’idée de troc qui est l’un des socles fondamentaux du projet.
Que vient révéler Plein Soleil de votre programmation ?
Céline Poulin — Habituellement à cette période de l’année, nous organisons Le Final, un ensemble d’expositions et de performances marquant la fin des résidences. Cette année, toutes les résidences sont poursuivies au moins jusqu’en décembre, donc nous organisons des ateliers autour des recherches en cours des artistes. Il existe un certain mépris envers l’éducation populaire et le socio-culturel, malgré leurs liens avec les pratiques collaboratives actuelles. Au CAC Brétigny nous pensons que la rencontre artistique ne réside pas seulement dans le voir, mais aussi le faire. C’est la modalité du Final de cette année. Les résident.e.s participent également au Pillow Programme. Celui-ci est axé sur la diffusion de vidéos d’artistes pour soutenir la création des artistes avec lesquels nous travaillons au quotidien, afin de montrer des recherches en cours et d’entamer un dialogue au sein d’un programme numérique.
Diane Pigeau — Le 3 bis f ne rouvrira qu’en septembre, selon les préconisations du centre hospitalier. Nous reprenons cet été l’activité des résidences avec Hélène Bellenger – artiste photographe et iconographe – qui mène des recherches sur la représentation du bonheur, autour de l’essor des publicités pour les psychotropes et les anti-dépresseurs, des années 1960 à 2000. Le confinement a opéré comme une pause, et Hélène Bellenger initie un autre moment de recherche pour relancer et aborder différemment les psychotropes auprès du grand public, avec des entretiens de médecins et de psychiatres, autour d’un moment de bascule à partir des années 1980. Charlotte Perrin, elle, puise au niveau de la blanchisserie des matières premières, dans un rapport à l’habitat et l’architecture, ainsi qu’avec les services techniques de la menuiserie du centre hospitalier. Marie Ilse Bourlanges et Elena Khurtova sont en résidence de création, et mènent notamment un travail sur le traitement des archives médicales et administratives – qui est extrêmement encadré et réglementé – en parallèle d’une recherche autour du traitement de la terre lors de travaux d’excavation. C’est un travail artistique situé autour du déplacement, qu’il relève des personnes ou des biens et qui s’inscrit dans le cadre de Manifesta 13 – Les Parallèles du Sud. Il s’agit d’une résidence sur le long cours qui leur permet de tourner des interviews, sur le territoire. C’est un travail qui ne peut pas être fait à distance, et qui s’opère par la rencontre, la présence, le lien humain.
Sophie Auger-Grappin — Nous prolongeons au Creux de l’enfer, l’exposition collective Eclats #1 – Constellation provisoire qui réunit sous le commissariat d’Aurélie Barnier douze jeunes artistes. C’est un rendez-vous annuel qui nous permet d’accompagner des diplômés de l’ESACM de Clermont-Ferrand et de l’ENSBA Lyon pour une première expérience d’accrochage. Cette exposition est l’aboutissement de plusieurs mois d’échanges et d’une conception réellement in situ avec des productions pensées pour le lieu, ancienne coutellerie, et en résonance avec nos savoirs techniques et immatériels. Avec ce sous-titre de Constellation provisoire on a l’idée d’un alignement à un moment donné ; les choses auraient pu évoluer autrement, mais c’est ainsi qu’elles se sont produites dans ce qui s’est noué collectivement avec les circonstances et les rencontres. C’est tout le sens d’une collaboration artistique et surtout avec des artistes qui représentent l’avenir, auxquels on donne les moyens de rallier une aventure – celle des centres d’art contemporains.
Qui est Diane Pigeau, directrice du 3 bis f ?
Diane Pigeau est directrice artistique du centre d’art du 3 bis f, lieu d’arts contemporains à Aix-en-Provence et vice-présidente de PAC – réseau Provence Art Contemporain (Marseille expos). Après un double cursus universitaire en lettres modernes et histoire de l’art, puis participante de la session 18 de l’École du Magasin, elle conçoit et/ou est invitée à collaborer sur des expositions depuis 2008, parmi lesquelles L’inévitable expérience de la transition en 2009 au Magasin-CNAC, Grenoble, Merci pour l’ajout dans le cadre de la Xe Biennale de Lyon (MAC, Lyon), Action planning #3 – Interludes pour la 9e édition de Nuit Blanche (Mairie du XIe, Paris), La sculpture autrement avec les Musées nationaux des Alpes-Maritimes en 2011. Depuis 2013, elle accompagne sur la durée les artistes accueillis en résidence au 3 bis f dans leurs recherches et leur travail de création où la vidéo et l’installation in situ occupent une place importante. En 2018, le Centre d’art inaugure, avec les artistes Hugo Deverchère, Mathilde Dadaux, Cathryn Boch ou encore Eleonor Klène, un nouveau cycle autour du « vivant » dans toute la pluralité de ses acceptions. Cet axe de réflexion et de programmation se poursuit sur la saison 2020-2021 autour des recherches de Côme Di Meglio et du duo d’artistes belges Voogt, ainsi que dans la série d’expositions monographiques respectivement consacrées au duo franco-russe Bourlanges&Khurtova, au collectif Disnovation.org, à Charlotte Vitaioli, à Hélène Bellenger et Charlotte Perrin, et enfin à Rebecca Digne.
Depuis 1983, le 3 bis f développe un lieu pluridisciplinaire de recherche et de créations contemporaines implanté dans le centre hospitalier psychiatrique Montperrin à Aix-en-Provence. En écho à cette identité hors norme, par le déplacement de leur pratique artistique dans un contexte favorisant la porosité et la rencontre avec l’altérité, les artistes viennent au 3 bis f animés par un désir d’ouverture de leur travail avec les autres résidents, l’équipe ainsi qu’avec les publics : patients, soignants, société civile.
Qui est Sophie Auger-Grappin, directrice du Creux de l’enfer ?
Formée aux arts appliqués, à l’histoire de l’art et à la direction de projets culturels, Sophie Auger-Grappin est directrice du centre d’art contemporain du Creux de l’enfer à Thiers depuis 2018. Elle a été responsable du centre d’art contemporain de l’Onde à Vélizy-Villacoublay et fonda parallèlement les Résidences de céramique dans le village de la Borne. Elle a été commissaire d’expositions monographiques et collectives ayant donné lieu à des collaborations avec de nombreuses institutions culturelles en France.
Situé dans le site emblématique et saisissant de la Vallée des usines de Thiers (Puy-de-Dôme), le centre d’art contemporain du Creux de l’enfer a été créé en 1988 dans un bâtiment industriel exceptionnel, une ancienne usine se dressant au-dessus du torrent de la Durolle, qui en fait un lieu profondément atypique. Depuis 2019, le Creux de l’enfer est labellisé « centre d’art contemporain d’intérêt national ». Nourri de multiples influences, entre industrie et nature, geste et pensée, le Creux de l’enfer définit un projet aussi bien expérimental qu’accessible, exigeant que généreux, pointu que convivial.
Qui est Céline Poulin, directrice du CAC Brétigny ?
Directrice du CAC Brétigny depuis juin 2016, Céline Poulin y développe un programme faisant des artistes, théoriciens et amateurs de véritables usagers du lieu. Elle y a présenté les premières expositions en France de Liz Magic Laser, Hélène Bertin, Florian Sumi et prochainement Núria Güell. Philosophe de formation, Céline Poulin fut notamment chargée de la programmation Hors les murs du Parc Saint Léger et a été commissaire invitée, seule ou avec le collectif Le Bureau, à la Villa du Parc à Annemasse, au DAZ à Berlin en partenariat avec l’Institut français, à la Box, à la Synagogue de Delme, au Casino du Luxembourg, à la galerie Klemm’s à Berlin etc.
Le CAC Brétigny, centre d’art contemporain d’intérêt national, développe une structure faisant des artistes et des publics de véritables usagers. La programmation artistique inclut ainsi toute l’activité du centre d’art, de la communication à la production en passant par la médiation. Le CAC s’en retrouve fonctionner comme un espace collectif, chaque invité, chaque partenaire et chaque membre de l’équipe participant activement à la construction et à l’identité du projet.