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Plein Soleil 2020 : Résidences artistiques, quelles reprises et quelles évolutions ? #7

Comme chaque année, d.c.a propose Plein Soleil, l’agenda des expositions d’été des centres d’art contemporain. Du 2 juin au 30 septembre 2020, Plein Soleil invite les publics à visiter plus d’une cinquantaine d’expositions dans les centres d’art partout en France, afin de découvrir la richesse et le foisonnement de l’art en train de se faire, dans le champ des arts visuels.

Louise Siffert, « Gut Feelings. Tellement vitales et si vivantes », BBB centre d’art, 2020. Conception graphique : Sarah Vadé.

Tout au long de Plein Soleil, d.c.a – avec jigsaw – donne régulièrement la parole à ses membres à travers un programme d’entretiens croisés, pensés comme des remontées de terrain, avec pour objectif de partager les expériences, les réflexions et les problématiques auxquelles ont dû faire face chacun des centres d’art durant la crise sanitaire, mais aussi de préparer ensemble « l’après » dans les centres d’art. Cette semaine, on explore la reprise des résidences artistiques mais également leur devenir et leurs évolutions  — avec un entretien croisé entre Marie Bechetoille, directrice du BBB centre d’art, Céline Kopp, directrice de Triangle – Astérides, centre d’art contemporain, et Martine Michard, directrice de la Maison des arts Georges & Claude Pompidou (MAGCP), centre d’art contemporain.

Sara Sadik, Lacrizotiek, 2019 (vidéo), vue d’exposition « Sur pierres brûlantes », Triangle – Astérides Centre d’art contemporain, Marseille, 2020. © Aurélien Mole.

Dans ce temps de crise économique et sociale, comment ont été impactés vos centres d’art ?

Martine Michard — En théorie, les résidents arrivent début avril à la MAGCP/Maisons Daura. Cette année, tout a été stoppé rapidement. Nous n’avons rien annulé, et nous avons pu accueillir les artistes en résidence à partir de début juin. Ce décalage et cette mise à distance de deux mois ont largement écourté le temps des résidences, c’est pourquoi nous avons programmé une continuité des résidences sur la période d’été et avons ouvert l’exposition Faire Communs le 15 juillet. Certains des artistes étaient présents, de manière disons désordonnée… Nous l’avons donc appelé Faire Communs, ce qui reste conséquent et pertinent après la Covid. C’est bien la question des communs qu’il nous reste à partager. Tous les artistes étaient venus à l’automne et en février pour des séjours de deux à cinq jours. Ils avaient donc connaissance des lieux, et avaient une matière de départ. Les artistes ont donc « fait avec » leurs connaissances partielles du terrain, à distance, et nous avons travaillé de manière à compenser cela, sans pour autant revenir à ce qui aurait dû, ou aurait pu, être. L’exposition a donc été un work in progress, révélateur de ce dont nous nous sommes saisis, à distance d’abord, puis sur site, avec des installations qui sont restées visibles tout au long de l’été. 

Céline Kopp — S’agissant de Triangle – Astérides, nous avons la particularité d’être un centre d’art créé il y a 26 ans à la Friche la Belle de Mai dans une articulation entre structure de résidence et espaces d’exposition. Lorsque la crise sanitaire est intervenue, nous accueillions des résidents, ce qui a été le challenge le plus immédiat : si l’on peut fermer des lieux de diffusion, c’est plus difficile quand des artistes français.e.s ou étrange.r.s sont accueilli·e·s en résidence sur place. L’accompagnement s’est renforcé et le travail a été intense puisqu’il a fallu gérer des situations de visa et des rapatriements – en fonction des conditions sanitaires des pays en question et des souhaits de chacun. On insiste souvent sur le fait que les centres d’art sont des structures où l’on travaille en grande proximité avec l’art en train de se faire, avec l’artiste, dans une éthique de soin. Cela a véritablement été le cas puisque la période a demandé une grande présence dans la parole, l’écoute et le pragmatisme. Dans un premier temps, nous avons aussi essayé de nous assurer de ne pas créer de situation de stress ou de cluster dans un appartement. Tout cela a trait au concret, car la question du logement est centrale dans la résidence. Une fois la situation du logement réglée avec une adaptation d’urgence dans des logements personnels, s’agissant des ateliers, nous avons maintenu l’accès individuel de manière à ménager un sas de respiration et permettre aux artistes de penser, travailler et expérimenter, sans se sentir enfermés, dans des conditions sécurisées et sécurisantes. 

Marie Bechetoille — Concernant le BBB centre d’art, une résidence était en cours au collège Pierre Labitrie à Tournefeuille, où l’artiste Nicolas Puyjalon avait installé son atelier pour deux mois, théoriquement jusqu’à la fin du mois d’avril. Face à cet arrêt brutal, nous avons proposé à l’artiste d’intervenir sur des ateliers hors-les-murs durant le mois de juillet. C’était une manière de pouvoir apporter notre soutien dans cette période difficile pour les artistes. En parallèle, nous avons pu continuer à préparer la résidence « Art Territoire », un projet euro-régional réparti sur plusieurs lieux de résidence : au BBB centre d’art à Toulouse, à Casas Planas à Palma de Majorque et à La Escocesa à Barcelone. Nous avons axé le travail en visioconférence avec ces partenaires, et avec Idensitat, structure basée à Barcelone qui coordonne le programme, pour préparer les résidences de 15 jours par pays, en septembre, octobre et novembre, des trois artistes sélectionnées. En parallèle, nous avons travaillé sur une autre résidence, qui n’était pas prévue, liée au dispositif un « Été apprenant et culturel » du ministère de la Culture. Ce sont les questionnements et réflexions posées avec le Pôle de publics du BBB qui nous ont permis d’imaginer une résidence de création d’un mobilier de médiation. Ce projet s’est concrétisé avec la venue d’un designer, Romain Guillet, et d’un artiste, Romain Bobichon, qui ont travaillé avec les publics et des partenaires du territoire sur un mobilier de médiation sous la forme d’ateliers et de chantiers participatifs. Tout au long du mois de juillet, les artistes ont donc proposé des temps d’échange et de pratique collective autour de la fabrication de ce module. Cela répond à un besoin réel pour le lieu et enclenche une autre temporalité puisque l’idée est que ce mobilier soit activé plus tard, sur du long terme, par d’autres artistes au BBB et hors-les-murs.

François Martig, La nature mise en boîte, 2013, installation sonore et documentaire radiophonique. Courtoisie de l’artiste © François Martig

L’accompagnement au plus près des artistes et leur mobilité traversent vos programmes de résidence, comment appréhendez-vous ces questions aujourd’hui ?

Céline Kopp — Nous gardons bien en tête que nous devons continuer à penser la suite pour l’année 2021, dans une posture de dialogue constant et dans une dynamique de soutien pérenne aux artistes et à la création. Pendant le confinement nous avons échangé et réfléchi avec l’État et les collectivités à la mise en place de mesures concrètes. Depuis notre contexte immédiat, cela se traduit par la mise à disposition d’espaces, cet été, à destination d’artistes locaux. C’est une mesure que nous avons prise en collaboration avec la société coopérative de la Friche la Belle de Mai et l’association Fraeme. Triangle – Astérides s’occupe également d’un programme d’accompagnement des artistes résidents des ateliers municipaux de la ville de Marseille pour qui nous avons appuyé une démarche de suspension des contributions de loyers jusqu’à la fin de l’année. S’agissant de la mobilité nationale, elle est présente, et depuis le mois de mai notre structure est en capacité d’ouvrir à nouveau et d’accueillir les artistes présent.e.s sur le territoire national. La question de la mobilité internationale est au cœur des conversations : le désir de mobilité s’articule avec l’immense nécessité des espaces de liberté et d’expérimentation que nous générons. L’importance des échanges transnationaux et de l’articulation entre le local et l’international qui est dans l’ADN de Triangle – Astérides : la période pose des questions d’adaptation fortes, en terme d’organisation, d’accueil et de sécurité sanitaire. Mais la mobilité internationale n’est pas prête à s’arrêter, car il y a une grande joie à se retrouver dans le partage, malgré les difficultés. De manière générale, nos partenaires publics ont été très réactifs et présents. Nous n’attendons pas que les choses soient rentrées dans l’ordre pour agir : nous apprenons à travailler avec, ce qui demande beaucoup d’attention. 

Martine Michard — Un point qui me semble important pour l’ensemble des résidences, et notamment en milieu rural – un milieu dans lequel s’inscrit la MAGCP/ Maisons Daura – c’est aussi la présence des artistes sur le temps long sur le territoire. Ce qu’a montré la réduction du temps du fait de la Covid, c’est qu’il y avait cette nécessité du temps long pour mieux approcher l’ensemble d’un écosystème dans lequel peuvent s’immiscer les artistes. Cette nécessité du temps, ralenti, pour travailler et appréhender un contexte, m’a paru encore plus flagrante. Les artistes viennent travailler avec un contexte socio-politique, socio-économique, artistique, et pas seulement préparer une exposition. Cette présence est d’une grande richesse pour les artistes comme pour les habitants. Quant à la mobilité des artistes, elle est suspendue pour beaucoup, et cela va être un problème jusqu’à la fin de l’année 2020. Nous avons à la MAGCP, à l’année, trois programmes de résidences, dont un avec le Maroc et un autre avec le Québec, qui sont bloqués pour le moment. Nous avons participé au dispositif « Visa pour la création » mis en place par l’Institut français, dont l’appel à candidatures a été ouvert jusqu’au 31 juillet. En fonction des pays, il y aura des adaptations à prévoir, d’autant plus qu’il s’agit de résidences prévues pour l’automne. Adaptabilité et souplesse sont les maîtres mots. 

Marie Bechetoille — La question de la mobilité nous apporte des craintes par rapport à la résidence « Art territoire » : des artistes doivent arriver à la rentrée, et nous avons des incertitudes face à leur venue. Il faut rester flexible et penser des alternatives pour être prêt à rebondir le cas échéant. Quant au soutien et à l’accompagnement des artistes, historiquement le BBB centre d’art est aussi une plateforme ressource d’accompagnement professionnel des artistes, individuel et collectif, sur des questions administratives, juridiques, de diffusion du travail, à travers des formations courtes et longues. Ce sont des formations que l’on propose à l’année et qui requièrent un grand travail de veille de la part de l’équipe, pour être à jour en continu. Ce dispositif prend d’autant plus de sens maintenant, dans son apport de soutien concret et pragmatique sur le quotidien des artistes. Nous avons organisé une session dédiée à la Covid en partenariat avec le réseau Air de Midi et Lieu-Commun, moment pour lequel l’équipe s’est attelée à se mettre à jour pour offrir un accompagnement sur mesure au regard du contexte. Ce moment a été mutualisé et a été l’occasion de réponses adaptées au contexte, sur des questions relatives aux déclarations de revenus ou à diffusion de son travail pendant la période de crise sanitaire.

Marie Preston, Pain Anarchie, atelier du 26 juin 2018, Palais de Tokyo, Paris. Courtoisie de l’artiste © Marie Preston

De quelles manières la période vécue appelle-t-elle à modifier le fonctionnement des résidences et les modalités de création ?

Martine Michard — La période nous a obligé, d’une part, à être dans une forme de souplesse et d’adaptabilité, et d’autre part, à prendre en compte les inquiétudes que cela a été pour les artistes, notamment quant à leurs rémunérations. En tant que lieux inscrits dans un réseau de diffusion, et faisant partie de d.c.a, nous avons une charte de bonnes pratiques qui fait valoir qu’en cas de force majeure, nous assurons bien entendu la rémunération des artistes. Il y a donc tout un travail d’attention de ce type, pour rassurer les artistes. De manière générale, cette période compliquée nous oblige à renforcer encore l’attention constante aux relations qui fabriquent l’esprit d’une résidence. Concernant la possibilité de travailler à distance, le télétravail est une chose que l’on pratique partiellement, et pendant cette période, nous l’avons vécu de manière plus intense. Ce n’est pas absolument satisfaisant : la présence change sérieusement la donne. La MAGCP est aussi un vrai lieu de respiration. Les artistes, à leur retour sur site, étaient soulagés de pouvoir être loin de zones de plus forte tensions Covid, et bénéficier d’une respiration nouvelle. 

Céline Kopp — Avant de penser le changement, il faut souligner que cette crise a fait apparaître le caractère essentiel de choses déjà présentes : notamment la qualité de soutien à la création qui est à l’œuvre à l’échelle des centres d’art contemporain. Pour donner un exemple très pratique, l’annonce du confinement a correspondu à la date de lancement de notre appel à candidature annuel pour les résidences, que nous avons suspendu le temps de la réflexion. Nous avons décidé de le lancer une semaine plus tard en argumentant sur la nécessité de continuité. Nous recevons toujours beaucoup de candidatures, mais cette année, en quatre semaines et en plein confinement, nous avons reçu 1077 candidatures complètes, émanant de 88 nationalités. Un changement donc, c’est certain, mais un changement dans la continuité, en faveur de la permanence artistique. Cela conforte la valeur de nos actions, des espaces que l’on crée, la nécessité de ces espaces pour les artistes, et fait apparaître la rareté des offres que l’on propose en tant que lieux de résidences. Il faut continuer à argumenter cet aspect pour défendre ces endroits essentiels dans l’écosystème de l’art, en lien avec les autres institutions, parce que les artistes ont besoin, même quand toute la diffusion ou les festivals s’arrêtent, de structures d’expérimentation qui ne sont pas toujours liées à des temps événementiels. Cette réflexion s’étend aux questions de production et de tout le travail mené par les centres d’art en soutien aux artistes. Par ailleurs, je crois que l’on a tous et toutes envie d’une mise en commun des ressources et des publics, au delà des centres d’art, en travaillant en réseaux avec d’autres institutions d’échelles diverses. C’est peut être à ce niveau que l’écosystème de l’art est en train de changer, et si c’est le cas c’est extrêmement positif car nous avons tout à gagner de la collaboration inter-échelle. La Région Sud a par exemple organisé des moments d’échanges avec tous les acteurs des arts visuels qui ont conduit à la mise en place d’un fonds d’acquisition exceptionnel pour le Frac PACA. La conversation s’est faite au cœur de l’écosystème et non en silo. Nos structures sont agiles et sont des alliées. Elles sont déjà dans une logique d’activité et de réactivité, en capacité d’imaginer des projets cohérents, fondamentalement enracinés dans les territoires, au contact des publics, et où l’artiste est toujours au centre. C’est la raison pour laquelle nous avons pu répondre à des programmes comme ceux de l’été apprenant et culturel, c’est parce que nous sommes des structures de proximité, même lorsque nous sommes traversées par des mouvements internationaux. 

Marie Bechetoille — Je pense que l’on se retrouve tous dans ce que vous évoquez. Je crois aussi que la crise souligne les besoins, mais aussi les possibilités qu’offre une résidence, à la fois en termes d’accompagnement, de déploiement, de rencontres, de production, de temps de recherche, dans de bonnes conditions – comme on le disait – en termes d’honoraires. L’aspect de co-production et de mutualisation est déjà existant, et cela a du sens de continuer à le renforcer, pour montrer tout ce que font les centres d’art et l’ensemble des institutions artistiques. Il est important de re-situer les centres d’art au centre de dynamiques de rencontres et de mixité.

Madison Bycroft, Aidos Team, 2020 (dessin) ; Samir Laghouati-Rashwan, J’ai pensé à ta peau sous ton armure, 2020 (sculpture), vue d’exposition « Sur pierres brûlantes », Triangle – Astérides Centre d’art contemporain, Marseille, 2020. © Aurélien Mole.

Que vient révéler Plein Soleil de votre programmation ?

Marie Bechetoille — Dans le cadre de Plein Soleil, nous présentons l’exposition de Louise Siffert, Gut Feelings. Tellement vitales et si vivantes, que nous avions dû reporter. Il s’agit d’une première exposition personnelle d’ampleur dans un centre d’art pour cette artiste française, qui s’est intéressé à la fois aux communautés féministes lesbiennes des années 1970 aux États-Unis et à la question de la fermentation, ce phénomène de transformation créé par une vie bactérienne non-genrée. L’exposition prendra la forme d’un film présenté au sein d’une installation immersive. Le rapport au théâtre, au cinéma et à la comédie musicale, la dimension grotesque, l’humour qui se dégagent de ce projet de Louise Siffert rappellent notamment l’esthétique camp, cette notion analysée par Susan Sontag dans son ouvrage Notes On Camp en 1964. 

Céline Kopp — Pour Plein Soleil, nous avons décidé de ne pas ouvrir de formats d’exposition traditionnels, mais de travailler au cœur du centre d’art, avec des formats de rencontres dans l’Atelier-Assemblée, pour que les publics puissent être au plus proche des artistes et retisser des liens avec eux. Depuis le 28 août, nous avons ouvert Sur pierres brûlantes, une exposition dans le cadre des Parallèles du Sud de Manifesta, pour laquelle nous avons pris comme point de départ le travail de 14 artistes travaillant dans les ateliers de la ville de Marseille : l’exposition a été pensée comme une ouverture vers la richesse de la scène artistique locale. En partenariat avec l’École des Beaux-Arts de Marseille et leur programmation spécifique à Manifesta intitulée le White Mountain College nous avons accueilli lors de l’inauguration de Manifesta les 28 et 29 août l’intervention initiale de leur programme de restitutions des résidences qui ont eu lieu durant tout le mois d’août. 

Martine Michard — Nous avons maintenu une programmation cet été, dans une démarche non pas de proposer quelque chose de spectaculaire, mais plutôt de façon à retrouver le public à travers de petits moments conviviaux. Contrairement à ce que nous pouvons faire chaque année habituellement, nous n’investissons pas une dizaine de sites avec des installations en extérieur, et une exposition dans chacun des 2 sites – sur la zone de 25kms entre le village où se tient le centre d’art et celui où ont lieu les résidences. Nous avons revu à la baisse ce dispositif, car le temps de production était plus court. Faire Communs se déploie donc sur trois sites, sur lesquels nous avons multiplié de petits événements, en présence des artistes en juillet, puis sans leur présence en août. Nous avons activé le projet d’un trio d’artistes – Marie Preston, Line Gigot et Graziella Semerciyan – en prolongeant leur proposition de fabriquer du pain ensemble et de donner lieu à des lectures pendant le pétrissage du pain : des petites actions qui ont rassemblé entre 10 et 15 personnes à chaque fois. Nous avons lancé un chantier participatif avec des architectes, et une journée de conférences, en lien avec la Maison de l’Architecture Occitanie. L’artiste Natsuko Uchino présentait un travail de collecte de plantes et d’expérimentation de teintures végétales, en collaboration avec l’artiste Sandrine Rozier. C’est de cette manière que vous avons rebondi : ce qui dans un premier temps n’était pas l’objet du travail des artistes s’est révélé à travers une exposition work in progress et une multitude de petits événements. 

Marie Bechetoille © Mathilde Veyrunes / Céline Kopp © JC Lett / Martine Michard © Robert Drowilal

Qui est Marie Bechetoille, directrice du BBB centre d’art ?

Marie Bechetoille a été nommée directrice par intérim du BBB centre d’art en novembre 2019. Curatrice et critique d’art, elle a été directrice en 2016-2017 du CAC – la synagogue de Delme. Elle a conçu des expositions au MNAC de Bucarest, au Quartier à Quimper, à In extenso à Clermont-Ferrand et au CAC Brétigny. En 2013, elle co-fonde l’association Fanfiction 93 qui publie des éditions en Seine-Saint-Denis selon un mode collectif et collaboratif. Elle est membre de C-E-A, de l’AICA et du comité de rédaction de « La belle revue ».

Le BBB centre d’art déploie son engagement en faveur de la rencontre entre les œuvres contemporaines et les publics depuis plus de 25 ans. Installé dans les quartiers Nord de Toulouse, le BBB centre d’art a fait preuve de sa capacité à travailler en résonance et dans la durée avec les spécificités d’un territoire grâce au partage d’une réflexion artistique et sociétale, en parallèle d’un travail d’accompagnement et de professionnalisation des artistes au sein de sa plateforme ressource. À travers ses expositions, résidences, événements et éditions, le BBB centre d’art propose des moments de découverte et de partage aux visiteur.ses dans une volonté de décloisonnement, de transversalité et de collaboration.

Qui est Céline Kopp, directrice de Triangle – Astérides, centre d’art contemporain ?

Céline Kopp est directrice de Triangle – Astérides, centre d’art contemporain depuis 2012. Dans ce cadre, elle a été commissaire des expositions personnelles de Liz Magor (2013), du groupe d’artistes Chicano Asco (2014), de Paul Maheke (2019) et de Jesse Darling (2019). Elle a également été à l’origine de la commande et de la production de nombreux projets d’artistes, en particulier avec Laure Prouvost (2013), Charles Atlas (2017), Eva Barto (2015) et Cally Spooner (2012). Précédemment, elle s’est intéressée à la résidence comme outil de recherche, à travers un projet de long terme à Memphis – TN à partir de 2009 concernant les mécanismes d’appropriations culturelles. Elle a été curatrice associée au MCA Chicago en 2008 et à ART2102 à Los Angeles de 2006 à 2007. En tant qu’indépendante elle a récemment été commissaire des expositions d’Andrea Büttner au Mrac Sérignan (2016), de Liv Schulman à 68Art Institute, Copenhague (2017), et été co-commissaire avec Etienne Bernard de la 6e édition des Ateliers de Rennes, Biennale d’art contemporain (2018). 

Triangle France – Astérides est un centre d’art contemporain basé depuis 1994 à la Friche la Belle de Mai, à Marseille, où il exerce des missions d’intérêt général au service des artistes et des publics les plus divers. Conçu dans une articulation entre espaces de création et de diffusion, le centre d’art déploie un programme d’expositions et d’événements publics annuel et comprend une structure de résidence et d’ateliers dédiée à la recherche, à l’expérimentation et à la production artistique, où des artistes français·e·s et internationaux·les sont accueillis toute l’année. En 25 ans, Triangle France – Astérides a accueilli plus de 600 artistes en résidence à Marseille et produit plus de 130 expositions dans le respect des principes d’égalité de représentation, de débat, et de libre expression de points de vues sans discrimination de race, de genre, de classe ou de croyance. Identifié comme un des acteurs les plus innovants de l’art contemporain à Marseille, et comme un tremplin pour les artistes émergents, le centre d’art s’ancre dans le contexte culturel institutionnel et associatif régional, tout en revendiquant le dialogue transnational qui est l’ADN de son projet en tant que membre de Triangle Network : un réseau d’artistes et d’organisations rassemblant 90 partenaires dans 41 pays.

Qui est Martine Michard, directrice de la Maison des arts Georges & Claude Pompidou ?

Martine Michard dirige la Maison des Arts Georges et Claude Pompidou / MAGCP depuis février 2004. Elle programme le centre d’art contemporain à Cajarc et les résidences internationales d’artistes, les Maisons Daura, à Saint-Cirq Lapopie. Elle a auparavant travaillé au développement d’un pôle de photographie contemporaine pour la ville de Toulouse. Ayant toujours à l’esprit les mots d’Octavio Paz « Toute œuvre d’art est une possibilité permanente de métamorphose offerte à tous les hommes »; Martine Michard accompagne les recherches d’artistes émergents ou confirmés dans une relation pensée aux contextes et aux publics de l’art

Située à 140 kms au Nord de Toulouse dans un environnement rural et touristique, la MAGCP combine les missions d’un centre d’art contemporain à Cajarc et celles de résidences internationales d’artistes, les Maisons Daura, à Saint-Cirq Lapopie. Pour cela, elle a obtenu le label Centre d’art contemporain d’intérêt National, en 2018. Les axes de programmation allient éclectisme et exigence pour faire sens au regard des problématiques du monde contemporain.